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3 novembre 2007 6 03 /11 /novembre /2007 15:08

Dans quelques heures, nous allons voguer vers « les brumes du Nord » (on est toujours le nordique de quelqu’un).

Notre remontée a été triomphale. Partout les populations locales avaient hissé les drapeaux et planté les oriflammes. Nous étions évidemment très flattés de cette touchante attention, mais nous avons eu quelques soupçons en constatant que les panneaux publicitaires qui, lors de notre descente, vantaient les mérites d’une lessive ou d’un téléphone portable avaient abandonné leurs préoccupations mercantiles et s’ornaient maintenant uniformément de photos de Mohamed VI.« Sa majesté » y figurait dans toutes les versions imaginables : en veste chic, en gandoura, en uniforme, avec ou sans enfants, avec ou sans épouse, devant le drapeau ou devant un site glorieux … Renseignements pris il s’agissait donc d’une visite que devait faire « le commandeur des croyants » pour voir les aménagements situés entre Casablanca et Essaouira.

Il faut dire qu’il y a de quoi être fier. Nous avions remarqué que dans cette région d’énormes travaux de mise en valeur semblaient en voie d’achèvement. Nous avions vu, le long des routes des kilomètres de tuyaux et constaté que la région entière semblait bénéficier d’une mise en place d’infrastructures et d’irrigation.

Quant à savoir l’heure ou même la date de son passage, tous l’ignoraient. Certains disaient « demain », d’autres « dans quelques jours » et un marin, sur le port, nous confiât même, en réparant ses filets, que le bruit courrait que le roi avait été vu incognito en voiture avec sa soeur dans les rues d’El Jadida.

Le lendemain, le long de l’autoroute jusqu'à Casablanca, il y avait tous les 500m un membre de la gendarmerie royale en grande tenue. « Sa majesté » n’allait plus tarder…

 

Nous garderons de ce voyage l’impression d’un pays où tout évolue très vite. Un pays contrasté et souvent paradoxal.

 

bateau

 

Un pays où les quartiers insalubres côtoient les résidences de luxe, où l’on construit encore des bateaux en bois, où d’authentiques bidonvilles sont surmontés de forêts de paraboles, où la traction animale damne encore le pion aux chevaux vapeurs, où les chiens sont rares et marchent souvent sur trois pattes alors que les chats prolifèrent comme les cafards dans une cave humide, et où le nombre des ânes est très supérieur à celui des tracteurs.

anes

En fait, nous avons visité un pays en voie de développement qui ne tardera pas à être développé. Souhaitons qu’il n’y perde pas au passage son charme et sa culture.Nous nous sommes promis de revenir… peut-être ! (J’ai failli écrire « inch allah »)

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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 15:06

Nous nous étions fixés comme but d’aller jusqu'à Essaouira. C’est fait, nous venons d’y passer presque 3 jours.

La ville présente, une médina originale, un important port sardinier encore traditionnel, un vent quasi permanent et… une profusion de touristes.

La médina se distingue de celles que nous avons eu l’occasion de voir précédemment sur la côte atlantique. Point de petites ruelles tortueuses finissant en venelles ou en cul de sac, mais des rues rectilignes, certes étroites, se coupant à angles droits. La ville a été dessinée avant d’être construite au lieu de se développer de façon aléatoire au gré des besoins.

Ville blanche aux volets bleus, elle est ventée quatre jours sur cinq – parait-il – pour le plus grand plaisir des surfeurs.

La profusion touristique a transformé la ville en une immense boutique de souvenirs offrant, objets en marqueterie de tuya (la grande spécialité locale), tapis, peintures, sacs etc...

Pour mieux voir le site, il nous a fallu nous lever avant l’heure de la marée touristique alors que les boutiques sont encore closes, que les bateaux rentrent au port et que des hommes trient le poisson, environnés d’une myriade de mouettes quémandant leur pitance.

Notre but atteint, nous remontons vers Tanger par petites étapes.

Mary-françoise doit encore travailler quelques mois avant de prendre le temps de vivre comme un certain nombre de retraités que nous croisons !

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 15:04

Après une nuit passée sur la plage de Lalla Fatma en compagnie de deux italiens surfeurs et d’un couple d’allemands, en camping car 4X4, visiblement en route pour le désert, nous arrivons à Safi.

Safi est une ville aux multiples facettes. Il y a d’abord la ville industrielle avec ses usines de phosphates et ses alignées interminables d’usines à sardines. Il y a ensuite la médina abritée derrière ses remparts mais qui recèle encore – d’après une marocaine rencontrée là – de merveilleux riads qui ne demandent qu’à être restaurés. Plus bas on trouve le centre ville, peu engageant, où l’on croise de nombreuses femmes voilées jusqu’aux yeux et quantité de « handicapés de la vie ».

 Il y a le quartier touristique avec sa « colline aux potiers » où quelques fours et ateliers surplombent une enfilade de boutiques pour touristes présentant des poteries sans grande imagination. Il y a enfin la Safi moderne avec, à la périphérie, d’immenses quartiers en voie d’achèvement et, surplombant la ville, un campus universitaire flambant neuf.

Ne souhaitant pas passer la nuit à Safi, nous reprenons la route en direction de Souira Kédima, à une vingtaine de kilomètres de là où se trouve – d’après notre guide – la première aire de camping-car du Maroc.

A peine arrivés sur ce qu’il conviendrait plutôt d’appeler une surface plane située non loin de la plage, une voiture stoppe à nos côtés et un français vient vers nous pour lier conversation et nous offrir ses services. Nous coupons généralement court à ce genre de sollicitation, mais l’homme est particulièrement sympathique et en plus il est originaire d’Alès !

En quelques minutes nous apprendrons : qu’il est au Maroc depuis 5 ans, qu’il est remarié à une marocaine - beaucoup plus jeune que lui nous dit-il en un sourire (car elles aiment bien les gens comme nous) et qu’il s’occupe un peu d’immobilier (vente, location etc…). Il nous décrit les centaines de villas qui – nous l’avons vu sur toute la côte – poussent comme des champignons. Il nous parle de la hausse des prix, nous indique « cette villa rose que vous voyez là-bas » et qui, achetée par un français, s’est revendue un an plus tard trois fois plus cher. Il nous avoue – sincèrement peiné semble-t-il – que cela pose problème aux marocains qui ont du mal à suivre cette hausse vertigineuse des prix. Enfin, il est heureux ici « si ce n’était la santé » (triple pontage, cholestérol, diabète etc…). Et il repart, souriant, démarcher les occupants du second camping-car présent sur le site.

Le lendemain matin nous allons encore faire une rencontre originale. Nous roulons en direction d’Essaouïra sur une route en pleine réfection, slalomant entre les bulldozers, en évitant les nids de poules, lorsque nous doublons un cycliste tirant une petite remorque qui tente de nous arrêter par de grands signes. Nous stoppons donc pour voir si nous pouvons lui être d’une quelconque utilité.

C’est un français qui fait l’Afrique à vélo. Jeune, sportif et « bien propre sur lui », il a rendez-vous avec des amis le 1er novembre à Taroudant afin de poursuivre la route jusqu’au Burkina-faso. Nous sommes impressionnés ! Alors il en vient au motif pour lequel il nous a hélé : il s’est fait – dit-il – voler sa banane et n’a plus d’argent. Si nous pouvions lui donner 10 Dirhams nous lui serions d’un grand secours. Il voudrait pouvoir manger et téléphoner pour se faire envoyer de l’argent. Nous essayons bien d’en savoir un peu plus, mais il est si sympathique et nous sommes tellement admiratifs d’un  pareil courage à pédaler ainsi en plein soleil que nous ne le quittons pas sans avoir doublé la mise. Nous sommes-nous fait  « pigeonner » ? Qu’importe ! Nous étant arrêtés plusieurs fois pour admirer un petit souk local, photographier un attelage d’ânes en plein travail, explorer un village de pêcheurs, nous le doublerons à nouveau, pédalant avec ardeur, près de 40 Km plus loin. Chapeau !

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 15:01

De Moulay Bousselham, nous avons filé par l’autoroute jusqu'à Rabat.

Un peu de nostalgie pour Mary-Françoise qui y séjourna pendant 6 mois, lors d’une vie antérieure.

Rencontre de quelques amis, petit tour dans la casbah des Oudaïa, avec thé à la menthe / cornes de gazelles au café maure.

Beaucoup de changements dans la ville, d’énormes travaux autour de l’Oued Bou Regreg pour y faire un magnifique port de plaisance et un bord de mer digne d’une grande capitale. Dans les médinas de Rabat et de Salé, ce qui nous frappe le plus, par rapport à nos précédents séjours dans le pays, c’est la propreté et surtout la tranquillité. Pas le moindre faux-guide-pseudo-étudiant , pas la moindre insistance pour nous vendre une théière magique ou une paire de babouches en peau de chameau. Pour le moment, même les « pour le plaisir des yeux » et « alors la gazelle » ont disparus. Campagnes de sensibilisation ou action énergique de la police touristique ? Le doute reste entier !

Certes, il reste hors des centres urbains des oasis de pauvreté et des bidonvilles sordides, mais ils semblent en cours de résorption au profit de logements sociaux. D’après un marocain, président d’une association d’aide aux handicapés, la moitié du budget de l’état serait affecté au domaine social. Quel autre pays peut prétendre mieux faire ?

Après Rabat, direction El Jadida qui nous offre une vieille ville entourée de remparts et une magnifique citerne datant de l’époque de l’occupation portugaise. Le jour suivant c’est Oualidia dont la lagune sert à l’élevage des huîtres ; Seule particularité de cette petite ville en plein développement touristique : quelques barques de pêcheurs qui sont attendues par une véritable flottille de mobylettes hors d’âge, dotées d’un cageot où sont placés les poissons, qui partent au plus vite marauder dans la ville pour écouler leur marchandise au meilleur prix. Nous avons ainsi dégusté un bon kilo de crevettes achetées encore vivantes.

mobs

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21 octobre 2007 7 21 /10 /octobre /2007 14:56

Nous voici donc repartis « de par le monde ».

Pas bien loin cette fois !

Juste un petit tour au Maroc, 3 semaines, en camping-car, bien décidés à profiter du soleil et de l’Atlantique.

Nous embarquons sur le Marrakech, à Sète, en direction de Tanger, car tout calcul fait cette solution est plus économique et bien plus reposante que la descente par la route jusqu’à Algésiras.

 marakecht

A notre grande surprise, nous étions convoqués 4 heures avant le départ, un délais dont nous comprendrons ensuite l’utilité en constatant que l’embarquement s’étalera sur 2h et demi, avec hésitations, contre-ordres et interpellations diverses. La rumeur prétend même qu’une vingtaine de voitures seraient restées sur le quai.

Mais faut-il vraiment croire les rumeurs !

Rien à dire sur la traversée. Beau temps, ni tangage ni roulis. Nous avons mis les roues sur le sol marocain 36 heures plus tard, mardi vers 9h et demi.

Un petit tour dans la kasbah de Tanger, sympathique et pleine de charme. Ensuite cap au sud pour une première halte à Assilah, magnifique petite ville de style andalou aux façades blanches, aux portes bleues et vertes, et dont les fenêtres s’ouvrent souvent sur des moucharabiehs.

Après une bonne nuit de repos, nous repartons vers Larache, petite bourgade sans grâce particulière mais qui possède, à côté d’une kasbah en ruine, une petite médina qui deviendra un merveilleux site lorsqu’elle aura subi quelques restaurations … ce qui ne saurait tarder.

En fin d’après midi départ pour Moulay Bousselham station balnéaire très appréciée des marocains.

En route nous constatons qu’une multitude de paysans juchés sur de petits ânes, semblent suivre la même direction que nous en longeant la route. Effectivement quelques kilomètres plus loin nous repérons le petit marché où ils se rendent pour vendre leurs produits. Halte obligatoire, bien sûr, pour contempler le spectacle, faire marcher le commerce local (aubergines, oignons, melon…) et faire quelques photos.

Moulay Bousselham, que nous atteignons peu de temps après, a la particularité de posséder une lagune, lieu de migration pour les flamants roses et autres hérons, protégée sous forme de parc naturel. Ce qui nous valu d’être immédiatement - mais gentiment – sollicités pour une promenade en barque et la visite des « flamingos ». Nous avons fini par expliquer au plus entreprenant que nous venions de Camargue et que des « flamingos », chez nous, il y en avait des milliers. Fin du dialogue !

La ville possède aussi une petite flottille d’une cinquantaine de bateaux qui sortent au gré de la marée pour ramener : araignées de mer, soles, bars et anguilles. En ce qui nous concerne nous avons acquis – après négociations – deux kilos de cigales de mer, directement du producteur au consommateur.

A bientot.

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