De même que les 4 évangiles racontent la même histoire vue sous 4 angles différents, vous aurez parfois droit à 2 visions d’un même voyage.
Elles ne prétendent ni l’une ni l’autre être « parole d’évangile ».
Les cubains n’ayant pas droit à un Internet libre, il nous faut, pour consulter notre courrier et mettre à jour le blog, nous rendre dans les rares endroits prévus pour les touristes.
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LA HAVANE
Par MFL
PARTIR…PARTIR…
Sur l’air de la chanson de Julien Clerc.
Après 9h30 d’un vol confortable en 747 nous atterrissons à CUBA.
C’est pas magique çà !!
La douce chaleur, à température du corps, avec juste ce qu’il faut d’humidité est au rendez-vous. Une température à vivre nue !
D’ailleurs la plupart des cubaines sont vêtues d’un court tee-shirt, de shorts et de tongs.
Partis à 14h30 de Paris, il est, à notre arrivée 18h30, 6h de décalage horaire dans le « bon sens » qui permettent à notre horloge biologique de s’ajuster aussitôt.
Taxi pour la chambre chez l’habitant réservée depuis Nîmes, dans un immeuble ancien du quartier historique.
Appartement du couple avec deux chambres d’hôtes.
Un intérieur coloré, rétro, kitch, fleurs en plastiques, bibelots, murs verts, oranges, jaunes, plafonds de 5m, spécial !! Grande chambre avec salle de bain super propre.
Au réveil, petit déjeuner: un œuf au plat, du pain, café ou thé.
Un verre de jus de goyave, une assiette de fruits – banane courte et dodue, tranches de pomelos, morceaux de papaye.
Nous sommes bien dans les Caraïbes !!!!!!!!!
Je n’ai jamais vu autant de maisons à colonnes et façades ouvragées.
La Havane est une ville splendide dans sa décrépitude, nous y avons fait des kilomètres à pied ou en taxi coco pendant 3 jours.
Je suis très surprise car sur le guide on avait lu que la population manquait de tout….
Je n’ai vu personne en haillons, les vêtements sont souvent « à la mode ».
Pas de choix à l’infini dans les magasins, pas de marques !!! Travail et imagination des couturières, font la différence.
Quant aux épiceries, il y a de tout mais sans choix de marques ; incroyable, la viande de porc et la langouste valent le même prix!
Les jeunes femmes sont très belles, hanches souvent alourdies plus âgées, les types ethniques multiples avec des couleurs de peau se déclinant à l’infini du blanc au black.
Peu de voitures, peu de circulation, mais de nombreuses vieilles voitures américaines qui malgré leur état souvent fort dégradé, roulent toujours !
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Par JB
14/11/2008
Nous voilà donc à La Havane.
La « casa particular » que nous avons réservée est en plein centre de la vielle ville, à quelques mètres de la plazza vieja.
Hôtesse sympathique, tout le confort, propreté irréprochable.
Pour notre première journée, nous avons marché de long en large dans le vieux quartier. C'est un ensemble exceptionnel où se côtoient tous les styles (art nouveau, art déco, années cinquante). Les vieilles voitures américaines, parfois magnifiquement restaurées, mais souvent en piteux état, y côtoient des « taxis coco » (sorte de scooter carrossé de forme arrondie) et même des tricycles.
Tout le monde vit dehors, particulièrement le soir lorsque la température baisse un peu. Il faut dire que les trois chaînes de télévision d'État, qui vantent les mérites du régime, ne semblent plus intéresser grand monde et ne font guère concurrence à la flânerie nocturne. Peu d'éclairage dans les rues, car l'électricité est chère. Peu de magasins alimentaires dans ce quartier, haut lieu du tourisme. Très peu de mendicité, aucune sollicitation. Les gens semblent bien nourris, si l'on en juge par l'apparent indice moyen de masse corporelle. Les écoliers sont en uniforme, foulard rouge autour du cou.
Le soir, des orchestres se produisent dans tous les cafés.
Ailleurs un animateur apprend le chachacha à un groupe de personnes âgées, tandis qu'un autre enseigne la gymnastique douce.
De nombreuses places et maisons commencent à être réhabilitées, depuis que le quartier a été classé au patrimoine mondial, mais il reste des rues entières décrépites et parfois en ruine.
Les Cubains sont très sympathiques, quant aux cubaines, la chaleur les poussant à dévoiler ce que d'aucuns « ne sauraient voir » et les mini-shorts faisant le reste, certaines seraient fort capables de conduire un pape directement en enfer.
19/11/2008
Ce matin, nous avons décidé d’aller voir le marché central.
Un « taxi coco » nous ayant déposé sur place, contre environ 4€ (soit 5 CUC le pesos convertible, monnaie des touristes), nous avons erré entre les étals de légumes, de fruits et de patates douces. Ce n’est pas la profusion. La vente s’effectue, en principe, uniquement en pesos (non convertibles), même si on peut, en pratique, payer aussi en CUC. Une grande affiche officielle annonce que certains prix sont libres (fruits, légumes) alors que les denrées de première nécessité (riz, farine) sont à prix fixe.
Les gens sont souriants, ils ne fuient pas l’objectif et se prêtent même parfois en riant à une séance de pose.
En rentrant, à pied, à l’abris des arcades qui bordent à peu près toutes les rues de La Havane, nous avons pu constater que la rénovation avait de beaux jours devant elle, tant des rues entières sont bordées de maisons, autrefois magnifiques, mais aujourd’hui totalement dégradées
Autour de la cathédrale, nous avons croisé des jeunes filles fêtant leurs quinze ans. La fête des quinze ans est une particularité cubaine. La célébration de cet anniversaire, qui marque le passage de l’adolescence à l’âge adulte, est l’objet d’un gros investissement pour la famille. On confectionne une ou plusieurs robes à volants de couleur vive et la jeune fille se fait photographier par un professionnel dans une riche maison, un lieu symbolique de La Havane ou une belle américaine décapotable, le tout étant loué pour l’occasion. Le soir un grand repas rassemble amis et connaissances et - dit-on - le rhum et la bière y coulent à flot.
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Et pour finir quelques scènes de rues...
...et une vue "en action" du Calleron de Hamel, peintre muraliste inspiré de Dali, Miro et Picasso qui a projeté ses visions sur les façades lépreuses d’un pâté d’immeubles.
Des animations gratuites et populaires y sont maintenant organisées.
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VIGNALES
Par MFL
18/11/2008
Quatre heures de bus pour nous rendre à Vignalles, notre seconde étape.
Nous logerons dans deux familles différentes car nous avons envie de vivre en pleine campagne.
La seconde maison que nous avons choisie, est en bois, au milieu des caféiers et des champs. Les poules sont libres dans la cour et l’hôtesse, une dame d’un certain âge, sûrement le même que moi… nous plaît aussitôt.
Figurez-vous que le temps a tourné, il fait du vent et les soirées sont fraîches.
Détestant toujours autant « l’organisé », nous décidons un matin de tenter l’excursion vers les Mogottes : falaises karstiques le long desquelles cocotiers et végétation variée s’accrochent.
Nous partons à 9h munis de nos baskets, sans plan, il n’y en a pas, sans guide, avec une idée du chemin.
Très beau paysage, végétation luxuriante, nombreuses traces des deux derniers ouragans dont un a détruit des habitations et déraciné des arbres.
Fleurs, lianes, papillons, échassiers blancs, petits oiseaux et sortes de perroquets noirs, vautours, jalonnent notre marche.
Le dernier ouragan datant de la veille de notre départ, le chemin est boueux et nous voilà coincés, trop d’eau pour avancer, pas de possibilité de passer à côté.
Mais un « compagnero » nous a aperçu et nous propose de traverser chacun à notre tour sur son cheval!
Au bout de 4h de marche, nous apercevons une voiture au loin !!
Je suis ravie car mes plans sont parfois « risqués »…..
Après un repas de biscuits et pâte de mangue nous prenons la route de bitume jusqu’à l’embranchement.
Pouce levé, nous rejoindrons le village en camion !!!!!!!
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Par JB
14/11/2008
Vignalés deuxième étape, tout le monde descend. Tout le monde descend non sans difficultés d’ailleurs, car notre bus, à notre grande surprise, est entouré d’une nuée de cubains, se bousculant en brandissant des pancartes qui portent les renseignement (prix, confort et parfois photos) sur les « casas particulares » proposées.
Il n’y aura pas de touristes pour tout le monde !
Vignalés est une petite ville - presque un village – construite dans le style des puéblos mexicains tels qu’on les voie dans les films. Toutes les maisons, très colorées, alignées le long des rues, se ressemblent plus ou moins. Un seul étage précédé d’une terrasse, soutenue par des colonnes, où trônent systématiquement des rocking-chairs (une tradition cubaine nous dira un passant).
Le village a été construit au début du XXème siècle, par des canadiens venus dans l’espoir d’y cultiver la vigne (d’où son nom). On y est réveillé par le chant des coqs, le grognement des cochons et le bruit des sabots des chevaux des « campesinos » qui se rendent au travail. Dans les champs, les attelages de bœufs dominent nettement les rares tracteurs russes hors d’âge.
Le soir venu, on croise des groupes de cavaliers rentrants au petit trot, on pourrait se croire dans un film de John Ford.